Le concept d’économie sociale et solidaire (ESS) regroupe des entreprises sous formes de mutuelles, coopératives, associations ou fondations, qui fonctionnent sur le principe d’utilité sociale et de solidarité de ses activités.
Dans le monde du vin, cela passe le plus souvent par des coopératives, qui regroupent les viticulteurs d’une même région/terroir/appellation. Il existe 619 caves coopératives en France qui font travailler plus de 100 000 personnes (viticulteurs associés et employés), soit la moitié de la production française de vin (51%).
Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire ?
Il s’agît d’entreprises participatives, avec des modes de gestion démocratique. Tous les bénéfices réalisés sont réinvestis, le profit individuel est proscrit. Les ressources financières sont en partie publiques. Chaque adhérent participe aux décisions importantes de la coopérative.
Le but est de créer une économie durable, dans des structures où le travail des adhérents est rémunéré et non le capital social.
Les coopératives sont attachées à un territoire et ont pour but de mettre en avant les productions des adhérents. De ce fait, ce sont des entreprises non délocalisables avec un savoir-faire précis même si les coopératives exportent de manière importante leur production. Cela permet la création d’emploi dans les régions ou elles se développent.
Selon Bernard Solans, Président de Fédération de la coopération vinicole d’Aquitaine, FCVA, affirme que cette nouvelle forme de coopération peut être « un modèle gagnant qui apporte des réponses économiques tout en relevant les défis de demain ».
En effet, avec l’arrivée de nouveaux concurrents tels que le marché chinois, ou Sud-Américain, cela permet de mieux répondre aux défis d’une globalisation de l’économie dans le monde actuel.
Comment est-ce que cela s’applique au monde du vin ?
La cave coopérative, aussi appelée coopérative vinicole, produit du vin qui provient des vignes de ses adhérents. Elle effectue toutes les étapes jusqu’à la vente des produits, de la vinification au conditionnement en passant par le stockage.
Cependant, cela ne veut pas dire qu’il n’y a qu’une vinification unique. La coopérative fait la distinction entre les différentes productions qui possèdent un nom d’exploitation (château, domaine…), ou les spécificités telles que les vins bio ou naturels.
Les coopératives sont de taille variable, elles peuvent vinifier de gros volumes, plus de 300 000 hl pour certaines avec plus de 100 adhérents, mais d’autres peuvent être de petites tailles avec seulement une dizaine d’adhérents et quelques centaines d’hectolitres par an. Cette variété de petites et grandes coopératives permet de tisser un grand réseau de PME, qui participent à la force économique de la filière viticole en France et dans le monde.
En se mutualisant, les adhérents possèdent plus de moyens pour s’équiper de matériel de qualité, et associé à une technique moderne cela permet de créer des vins de bonnes qualités fidèles à leur terroir.
De nombreuses coopératives accueillent le public toute l’année pour faire découvrir leur savoir-faire, et déguster leurs vins, et tout simplement rencontrer les acteurs principaux de cette économie sociale et solidaire.
Quelques chiffres des coopératives viticoles en France
- 619 Caves coopératives
Soit plus de 100 000 personnes (85 000 associés coopérateurs, 17 680 salariés)
- 140 adhérents par cave en moyenne.
- 51% de la production française de vin (39% des AOP, 74% des IGP, 20% du vin bio)
- Depuis 1932, 53% des viticulteurs adhèrent à une cave coopérative
- Un chiffre d’affaire total de près de 6 milliards d’euros (5,96 Ma). Le vin est le 2e secteur d’exportation français
Source : http://www.vignerons-cooperateurs.coop/fr/index.html